Plan de gestion des réserves naturelles de Mahistre et de la Musette
Plan de gestion des domaines départementaux de la basse vallée du Vistre.
Les réserves naturelles de Mahistre et de la Musette
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C'est en 1993 et 1995 que le Conseil général du Gard acquiert deux anciens marais endigués et asséchés depuis la fin des années 60, puis transformés en domaines agricoles.

 

Le marais de Mahistre (137 ha), très partiellement mis en culture et de ce fait encore porteur d'une certaine "naturalité" était menacé par un projet de marina fluviale en bordure du canal de navigation du Rhône à Sète.

 

Le marais dit de la Musette (125 ha) quant à lui était, depuis 1968, en culture (riz, tournesol, herbages).

 

 

 

Les deux domaines sont situés de part et d'autre du canal du Rhône à Sète formant ainsi une entité géographique et écologique présentant de nombreux intérêts complémentaires. C'est ce qui a conduit le maître d'ouvrage à me demander d'élaborer le premier plan de gestion de ces deux sites en les réunissant à travers des objectifs communs.

 

 

La démarche que j'ai mis en oeuvre pour élaborer ce Plan de gestion présente plusieurs originalités :

 

La première est qu'elle ne s'est pas limitée à l'échelle des deux domaines mais, dès le début, au niveau de la phase des diagnostics, et pendant tout le processus, elle a privilégié une vision globale à l'échelle du territoire où s'insèrent et fonctionnent les deux sites.

 

C'est donc, dans cet esprit, une démarche fonctionnaliste et dynamique qui a prévalu intégrant des facteurs aussi globaux que les variations du niveau de la mer et le régime des vents, par exemple (fig. ci-contre).

 

La seconde est que ce plan de gestion se devait d'être élaborer avec tous les acteurs socio économiques concernés de près ou d'un peu plus loin.

Ainsi, l'approche géographique et écologique globale s'est-elle enrichie d'une forte approche sociale. Celle-ci a été soutenue par plusieurs réunions en petits comités, lors d'assemblées habituelles (comme par exemple les réunions régulières des associations de chasse locales) ou encore des rencontres informelles sur le terrain où chacun pouvait exprimer son point de vue, etc. A cette méthode, j'avais adjoint une petite enquête par questionnaires de "visu" de la plupart des acteurs du voisinage et également des institutionnels directement concernés (fig. ci-contre). Les réponses ont fait l'objet d'un traitement particulier, qualitatif, afin de faire émerger les représentations tangibles des personnes en rapport au projet, les attentes et les critères qui pour elles constituaient la reconnaissance de la réussite du projet du Conseil général.

 

Une troisième originalité est d'avoir intégré, dans l'élaboration du plan, les compétences locales d'un certain nombre d'agents socio-économiques qui, ordinairement, sont "montrés du doigt", par les "conservationnistes", comme portant atteinte à l'environnement. Ainsi il en a été avec les chasseurs et les agents de l'EID (Entente Interdépartementale pour la Démoustication).

 

Les chasseurs se sont investis dans une convention de chasse pilote intégrant la protection de la nature et un certain nombre de mesures restrictives en terme de jours et d'horaires de chasse. Signée en 1995 et enregistrée en Préfecture, cette convention est toujours en vigueur à ce jour (2005).

 

 

L'EID a apporté son savoir faire en terme de cartographie des zones humides méditerranéennes pour l'élaboration de la carte des niveaux écologiques du marais de Mahistre (fig. ci-contre). Cette collaboration a fait l'objet d'une convention spécifique.

 

 

Le résultat de ce travail concerté, est un premier Plan de gestion ou Plan initial, synthèse de l'état de la situation, des problèmes identifiés et des solutions à mettre en oeuvre, acceptés par tous les protagonistes. Il définit spatialement des objectifs de gestion (fig. ci-contre) pour, ce que l'on a appelé, des Unités de Gestion Terrain (UGT).

 

Chaque UGT fait l'objet d'une fiche synthétique destinée au gestionnaire et au maître d'ouvrage. Ces fiches rappellent les objectifs de gestion choisis pour l'unité en question, listent les principaux facteurs d'influence à prendre en compte (ce sont souvent les facteurs limitant ou les difficultés qui sont rappelés), les opérations et les mesures de gestion à mettre en oeuvre (avec des indicateurs), les résultas attendus (évaluation du plan) et les risques identifiés pouvant handicaper ou limiter l'atteinte des objectifs fixés pour l'UGT (fig. ci-contre). Ces fiches sont présentées comme modèle dans le guide méthodologique national pour la rédaction des plans de gestion des réserves naturelles de France (2nd édition).

 

 

Partenaires intervenus dans cette étude :
- Station biologique de la Tour du Valat : P. Grillas, Directeur scientifique..
- STUCKY ingénierie : D. Mazel, ingénieur hydraulicien.
- Fédération des chasseurs du Gard : D. Tarteret, Directeur
- Société de chasse de Saint-Laurent-d'Aigouze : M. Jourdan, Président et les chasseurs du bureau..
- EID : M. Babinot, Directeur technique et J.-L. Lestrat, agent technique
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Conception, réalisation et photographies : D. Petit (sauf indication)